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A Bamako, on ne se gène pas avec l’insalubrité

Publié le par Michou

Personne n’est responsable de rien, telle peut être la qualification à donner à la situation d’insalubrité qui prévaut dans la capitale malienne. Bamako croupie sous les ordures tant le nombre de dépôts d’ordures dépassent l’entendement. D’une part il y’a les autorités municipales qui peinent à trouver un terrain d’attente avec les GIE (Groupement d’Intérêt Economique) d’assainissement, et d’autre part ces GIE qui sont engagés dans une course inespérée pour leur gain et n’hésitent pas se débarrasser sur tout espace vide. Du coup tous les espaces inoccupées se transforment spontanément en dépôt d’ordures sans que les autorités municipales puissent réagir. Pie, dans cette dynamique anarchique, même les dépôts d’ordures légaux sont très souvent débordés créant ainsi une situation d’insalubrité extrême dans Bamako.

Les conséquences de toute cette cacophonie dans la gestion des ordures à Bamako sont multiples et diverses :

En faisant un tour dans la ville, vous remarquerez ostensiblement qu’il y’a des d’ordures qui jonchent les rues bamakoises dans l’indifférence totale. J’en veux pour preuve de multiples bras de fer qui opposent quelques autorités municipales aux charretiers chargés du transport des ordures dans les ménages d’une part, et d’autres part à leurs administrés qui sont mécontent de la gestion des ordures dans leurs communes. Par exemple à Bozola en Commune II du District de Bamako[1], un quartier situé au cœur de la ville, le dépôt d’ordures s’est transformé en une véritable montagne. Là, on est en plein cœur de Bamako, à quelques mètres de l’un des hôtels les plus luxueux de la ville.

Le comble de cette insalubrité à Bamako est localisé dans les marchés de la ville avec parfois des proportions inquiétantes. Au niveau marché de Médine connue sous le nom « Sugunikura » en Bamanakan en commune II, l’odeur nauséabonde de poissons et autres denrées alimentaires coupent le soufflent. Je ne vous parle même pas du « rail-da », cet endroit hors la loi ou tout semble permis, les usagers cohabitent sans gène avec les ordures de tous genres. Idem pour les Halles de Bamako, un marché moderne en commune VI, ou encore la gara routière communément appelé « auto-gare » dans la même commune. Dans ces différents lieux, les ordures jouxtent des restaurants clandestins, toute chose qui fait élever le risque sanitaire.

Au regard de cette situation d’insalubrité, on a tendance à croire qu’il n’existe aucune structure municipale chargée de l’Assainissement, tant il brille par son inaction.

Autres conséquences liées à l’insalubrité, c’est assurément les conséquences sanitaires avec des affections qui sont cause fréquente de morbidité. Rien que le Paludisme, une maladie mortelle causée par la piqûre de moustique, qui reste la première cause de mortalité au Mali. Là où c’est insalubre, là pullule les moustiques ; suivez mon regard.

Face à l’amplification de ce phénomène, il est urgent que les autorités, aussi bien locales que nationales, sortent de leur léthargie pour faire face à cette situation cruciale d’insalubrité.

[1] Juste rappeler que Bamako, la capitale du Mali, est un district subdivisé en 6 (Six) communes dirigés par des maires. L’ensemble de ces communes sont sous la responsabilité d’une mairie centrale dirigé par le maire de Bamako ; et conjointement l’état, par la présence d’un gouverneur, supervise cette autorité municipale.

Devant l’Assemblée Nationale du Mali, crédit photo Michel

Devant l’Assemblée Nationale du Mali, crédit photo Michel

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