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Démocratie malienne : entre panne et renouveau

Publié le par Michou

Photo Urne (Crédit Commons)

Photo Urne (Crédit Commons)

Le 28 Juillet prochain constitue la date fatidique du premier tour des élections présidentielles post-crise au Mali. A n’en pas douté, par ces élections, les maliens ont rendez-vous avec l’histoire, et déjà sur le terrain les organisations de la société civile et les organisations non gouvernementales (ONG) s’activent pour mobiliser la population qui, ordinairement, participe peu aux scrutins. Ces élections de 2013 comportent tous les enjeux d’un véritable renouveau du Mali, pour la simple raison qu’elles contribueront à redynamiser le processus démocratique amorcé depuis la révolution de Mars 1991.

Les pannes de la démocratie malienne

Ces pannes résident pour l’essentiel dans le faible taux de participation des électeurs maliens aux scrutins. Cela n’est un secret pour personne que les électeurs maliens ont pris l’habitude de bouder les élections pour diverses raisons. Parmi ces raisons, on peut souligner le manque de confiance de la population dans les hommes politiques. En effet, depuis l’avènement de la démocratie au Mali en 1992 avec l’élection du premier président démocratiquement élu, les hommes politiques se sont décrédibilisés par des promesses non tenues. Le plus souvent, ces hommes politiques, une fois élus, se détachent totalement de leur base. Ce qui explique en partie de nombreux disfonctionnements de la démocratie malienne. Parmi ces disfonctionnements, on retient essentiellement les maigres taux de participation qui n’ont parfois atteint que 10% et même moins sur certaines échéances électorales et dans certaines circonscriptions électorales. Ainsi, j’en déduis que les principales pannes de la démocratie malienne résident dans le faible taux de participation aux élections. Pour dépanner, il faut mener le combat contre l’abstention car voter demeure le moteur principal de la démocratie.

Quelques pistes pour redynamiser la pratique démocratique au Mali

Nous avons compris que les difficultés de la démocratie malienne résident dans le faible taux de participation des électeurs. Pour y remédier il ne saurait y avoir de recettes miracles que d’engager le combat pour le relèvement du taux participation aux scrutins. Après une longue période d’observation de la population malienne et à la lumière d’études démographiques, j’ai relevé l’existence d’un tiercé magique pour redynamiser la démocratie malienne : la presse, les femmes et les jeunes.

La presse

La presse semble aujourd’hui un vecteur incontournable à la sensibilisation et à la mobilisation des citoyens autour du processus démocratique. C’est pourquoi elle doit, à travers tous ces supports, motiver les citoyens (électeurs potentiels) à exercer pleinement leur droit de vote. Pour cela les medias dans leur ensemble doivent dans un premier temps inciter le citoyen à s’inscrire sur la liste électorale, puis à retirer sa carte électorale, et enfin à voter.

Pour mieux accomplir ce rôle, la presse doit être dotée de tous les moyens aujourd’hui plus que par le passé.

Les femmes et les jeunes au créneau

Je l’avais auparavant indiqué que les études démographiques prouvent que les femmes et les jeunes constituent la majorité de la population malienne, donc des électeurs potentiels. Malgré le poids électoral de ces deux couchent, elles ont été presqu’absentes du processus électoral depuis l’avènement de la démocratie en 1992.

Les femmes et les jeunes ont toujours été utilisés par les hommes politiques comme des bétails électoraux pour reprendre les propos d’une responsable de la Coordination des Associations des Femmes au Mali (CAFO). Ils ont toujours été mobilisés juste pour garnir des parodies de meetings politiques. On monnayait leur participation contre quelques malheureux tissus de campagne, de thés, de sucres, le tout accompagné de quelques billets de banque. C’est pourquoi après plus de vingt ans de pratique démocratique, et au seuil d’échéances électorales cruciales pour notre pays, ces deux couches sociales doivent réellement mesure le rôle capital qui est la leur dans le renouveau du Mali. Basta les clichés de la femme gardienne du foyer et de la jeunesse symbole de l’insouciance, venu le temps ou les deux couches doivent prendre conscience de leur force et s’impliquer suffisamment dans le processus électoral pour être mieux considérés dans les projets de sociétés des candidats.

Ainsi donc, avec la forte implication de la presse, j’ose croire que les femmes et les jeunes, fort de leur poids électoral, partiront à la croisade contre leur marginalisation et feront en sorte que la démocratie malien gagne le combat contre l’abstention.

Vivement les présidentielles du 28 juillet 2013 !

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